Plaidoyer de la directrice de Free Work Services en faveur de la transformation agroalimentaire

Mme Aïssatou Diagne Dème, directrice de Free Work Services s’est exprimée lors d’une rencontre organisée par la Banque Africaine de Développement. Elle estime que l’agroalimentaire n’est pas assez soutenu et tente de prouver au travers de l’expérience de sa propre entreprise, Free Work Services, la richesse de ce secteur.

Publié le 3 novembre 2015

En effet de nombreux produits agricoles peuvent être valorisés et ainsi améliorer les conditions des femmes et faire avancer le secteur. Mme Dème demande que les acteurs soient formés et accompagnés dans leur démarche.

Free Work Services  est une des premières entreprises appuyées par le Gret dans le cadre des actions d’appui à la production de jus et confitures lors des projets « promotion des céréales locales » et Infoconseil.

L’Afrique est riche. De ses hommes. De sa flore.

Aujourd’hui, de grands parfumeurs comme Yves Rocher s’approvisionnent à Madagascar, à cause des belles esp-ces florales. Et le Sénégal joue déjà sa partition, avec des femmes comme Aïssatou Diagne Dème. Cette retraitée a une passion, la transformation et la vulgarisation des produits agricoles. Sous toutes ses formes. C’est pourquoi, la récente rencontre organisée par la Banque africaine de développement a été une occasion, pour cette self made roman, de lancer un plaidoyer, à l’endroit des autorités politiques. Son souhait, l’aménagement d’une zone agricole à Diamniadio.

La menthe, les fruits de mer, les oignons, les céréales locales, les épices séchés et bien conditionnés sont exposés dans les rayons. Ail en poudre également. Le soja s’accommode avec des patates, pour donner une bonne bolognaise. Les produits pour femmes ne sont pas en reste. Surtout pour les femmes qui veulent être à l’aise. Aujourd’hui, le « soump » donne une bonne huile, excellente pour les plats comme le laax ». Et que dire de l’huile de « neem » qui entre dans la préparation des pommades pour cheveux. Le Sénégal a tout pour se développer et révolutionner son agriculture, donner aux femmes et jeunes des revenus.

Chez Mme Aïssatou Diagne Dème, vous verrez des produits naturels. Une chef d’entreprise qui a révolutionné l’art culinaire, la cosmétique, les céréales infantiles et tant d’autres produits. Pour les insomniaques, il y a les infusions naturelles. Pour les enfants mal nourris, elle vous conseille les farines à base de niébé, mil, maïs. Aujourd’hui, le baobab entre ans la préparation de galettes, de laits de corps.

Tout ce savoir est expérimenté dans une grande surface. Aïssatou Diagne a réussi à faire aimer le beurre de karité aux Espagnols. C’est pourquoi, la nouvelle dynamique entreprise par la Banque africaine de développement a été pour elle, une occasion, pour lancer son message. Pour que les politiques croient en l’agro-alimentaire. Pour Mme Dème: « j’ai fait un plaidoyer, l’agro-alimentaire est laissé pour compte. Cela fait 20 ans que je suis dans le secteur et on ne nous soutient pas ». Sa vision se projette « pour une transformation primaire, avec les femmes rurales. Elles pourront avoir de la valeur ajoutée, en transformant le mil en farine directement. Ceci pour leur permettre de sortir de la pauvreté. 200 kilos de mil transformés reviennent à 20.000 francs. Alors qu’avec ce système, elles peuvent gagner 50.000frs ».

Pour cela, il faut leur apprendre les système de décorticage, de règles d’hygiène, c’est la chaîne de valeurs qui va en bénéficier ». Une transformation qui peut s’étendre à une grande échelle. Beaucoup de produits africains peuvent être transformés en farine. Et le potentiel est énorme. Une voie pour transformer, vendre et faire aimer. Et cette chaine s’étend même jusque dans les cuisines. Où les produits sont préparés et présentés sous forme de brochures. Il faut selon Mme Dème, « mettre en place une fédération de tous les savoirs ». Mais là où le bât blesse, c’est l’accès au financement. Des financements pas conséquents. Aucune banque ne prêtera 200 millions à une entreprise de transformation. Le Fmi a été très réceptif, lors du lancement du rapport. Mais l’institution ne s’immisce pas dans ces secteurs.

Pour elle, il y a peut-être une lueur avec la Bad. A cela il faut ajouter le manque d’espaces en milieu urbain. « Les hommes s’approprient les champs ». Et Mme Dème de lancer un message aux hautes autorités, pour l’installation d’une Zone d’aménagement concertée (Zac) à Diamniadio. Pour celles qui s’activent dans l’agro-alimentaire.

Et le savoir-faire va crescendo. Chaque jour, Aïssatou Diagne Dème s’investit. La dernière trouvaille est le « ngourbane ». En sachets. Il suffit juste de le faire revenir quelques minutes, dans de l’eau, pour avoir la recette originale.

Source : rewmi.com