Le séchage une technique de conservation des aliments

Introduction

La conservation des denrées alimentaires est un enjeu stratégique en agroalimentaire que ce soit pour augmenter la durée de vie de certains produits alimentaires ou pour leur ajouter de la valeur (nutritionnelle et organoleptique). Le séchage est une technique traditionnelle, simple à mettre en place et très largement utilisée dans le monde comme au Sénégal pour conserver les aliments.

Utilisé pour des fruits comme la mangue, la banane ou l’ananas, les légumes (gombo, bissap, nebeday…) mais aussi pour les produits halieutiques (le poisson, les fruits de mer) ou les céréales transformées (couscous, thiakry…), le séchage constitue une solution simple, efficace et adaptée aux réalités climatiques et économiques. Il est donc très utilisé au Sénégal. D’ailleurs certains produits ne se trouvent pratiquement qu’à l’état sec sur nos marchés : les fleurs bissap (pour les jus), l’arachide ou encore le niébé par exemple sont systématiquement séchés chez le producteur avant d’être vendus.

Définition du séchage

Le séchage est un procédé de déshydratation partielle ou totale qui consiste à éliminer l’eau libre contenue dans les aliments. Cette réduction de l’activité de l’eau (Aw) permet d’inhiber (inactiver) les micro-organismes (bactéries, levures, moisissures) et de ralentir les réactions enzymatiques responsables de la dégradation.

Ce procédé peut être naturel (exposition au soleil ou à l’air ambiant), assisté (séchoirs solaires, tunnels à air chaud) ou industriel (séchage à air chaud, lyophilisation…).

L’objectif est d’obtenir un produit stable à température ambiante, à condition que l’humidité finale reste en dessous du seuil critique.

Le séchage ne tue pas les microorganismes et n’améliore pas la qualité d’un produit. Il faut donc absolument nécessaire de partir d’un aliment de très bonne qualité pour obtenir des produits séchés de qualité.

Types de séchage

Les types de séchage communément pratiqués dans l’agroalimentaire sont présentés dans le tableau ainsi que leur principe de fonctionnement, leurs avantages et inconvénients.

Type de séchage Principe Avantages Inconvénients
Séchage solaire Utilisation directe ou indirecte du soleil Faible coût, adapté aux zones rurales Dépendance au climat, lenteur, risque de contamination, peu d’homogénéité
Séchage à air chaud Circulation d’air chauffé à température contrôlée Séchage homogène et rapide Coût énergétique et investissement important, peu d’homogénéité
Séchage mixte Solaire + chauffage (gaz, électricité) Meilleur contrôle des paramètres Complexité technique
Séchage fumé Déshydratation par chaleur + fumée Conservation + arôme recherché Risque de composés toxiques si mal contrôlé
Lyophilisation Congélation puis sublimation (évaporation) de l’eau sous vide Qualité optimale Coût très élevé

Besoin en matériel

Pour le séchage solaire, le séchage à air chaud (induction) et le séchage mixe, on utile comme matériel des tables ou des clefs de séchage, des filets ou un vitrage pour protéger les aliments des nuisibles et de l’environnement (poussière…).

Procédés de séchage des aliments

Les étapes à suivre pour conduire un bon séchage des aliments sont :

Le pré-traitements

Avant le séchage, plusieurs opérations sont nécessaires selon le type de produit :

  • Fruits : lavage, pelage, découpe en tranches fines et régulières. Un blanchiment à l’eau chaude (65-90 °C pendants 2 à 5 min) ou à la vapeur est souvent réalisé pour inactiver les enzymes responsables du brunissement (coloration).

  • Poisson : étêtage, éviscération, lavage, salage éventuel (c’est le cas du Guedj) pour améliorer la conservation. Le fumage peut être combiné au séchage (c’est le cas du Kéthiakh).

  • Céréales : précuisson, roulage, égouttage, granulation, cuisson.

La disposition 

Il est très important de placer avec soin les produits à sécher sur les claies  de séchage. Pour une déshydratation uniforme, les disposer de façon régulière et sans trop les coller pour une bonne circulation de l’air entre les produits. C’est cet air, qui est plus sec, qui va sécher l’aliment à son contact. C’est cet échange d’air qui sèche le produit.

Le séchage

Dans un premier temps, il faut rappeler le respect stricte des bonnes pratiques d’hygiène. Les produits épluchés, découpés et exposés à l’environnement sont extrêmement vulnérables à la dégradation. Ensuite il faut maitriser les paramètres techniques clés d’un séchage optimal :

Température : une température trop élevée peut entraîner la dégradation des vitamines, la cuisson ou un brunissement (coloration brune) non désir. En général la température de séchage est comprise entre 40°C et 50°C et dépasser les 70°C pour les produits séchés et fumés.

Humidité de l’air : idéale entre 30 % et 60 % pour maintenir une bonne capacité d’absorption de l’eau.

Durée : dépend du produit, de la température de séchage, de l’humidité de l’air, de la teneur initiale en eau, de l’épaisseur des morceaux et du type de séchoir. Seuls des tests de séchage en fonction de son produit, de son matériel et de son environnement permettent de déterminer le temps de séchage. De plus les conditions changeantes peuvent faire évoluer ce temps de séchage. Il faut donc s’adapter continuellement.

Teneur en sucre : les fruits riches en sucre (banane, mangue) ont un séchage plus lent car le sucre retient l’eau. Cela peut aussi entraîner un collage des morceaux. La sélection de variétés adaptées au séchage et la maturité des fruits choisies sont les solutions à ce problème.

Taux d’humidité final recommandé pour les fruits est de 12–15 %, de 10–15 % pour les fruits de mers, inférieure à 13% pour les produits céréaliers, inférieure à 2% pour les légumineuses (niébé, haricot…) et 10% pour l’arachide en coque. Lire Céréales, légumes secs, légumineuses et matières protéiques végétales du Codex Alimentarius-2007

Brunissement enzymatique : c’est la coloration qui apparait sur les produits durant le séchage. Il est dû à l’oxydation de certains composants de l’aliment ou à la température de séchage élevée. Pour le limité il faut contrôler la température, faire un blanchiment avant séchage ou mettre du jus de citron sur les morceaux si possible.

Le conditionnement et le stockage

Les produits séchés sont refroidis à température ambiante avant d’être emballés. L’emballage doit être hermétique pour empêcher la reprise d’humidité. Les matériaux conseillés sont les sachets aluminium (le plus approprié), les  sachets plastiques multicouches, les bocaux.

Les méthodes de conservation complémentaires

Pour certains produits, le séchage seul n’est pas suffisant. Des méthodes complémentaires peuvent être nécessaires :

  • Ajout de conservateurs naturels (ex. : acide sorbique, acide citrique…).

  • Atmosphère modifiée (remplacement de l’oxygène par du CO₂ ou de l’azote).

  • Conditionnement sous vide
  • Réfrigération

  • Stockage en chambre sèche

  • Salage, fumage

Conclusion

Le séchage est une technique de conservation accessible, économique et bien adaptée aux climats sénégalais. Il permet non seulement de réduire les pertes, de conserver les aliments plus longtemps, mais aussi de valoriser les produits agricoles.

Pour garantir une bonne qualité et une qualité constante, il est indispensable de maîtriser les paramètres techniques du processus de séchage : température, durée, taux d’humidité, protection contre le brunissement et surtout les conditions de conditionnement et de stockage.

2025-04-18T22:33:56+00:0018 avril 2025|Infos pratiques, Transformation|0 commentaires

Les principaux types d’emballages dans l’agroalimentaire au Sénégal

Au Sénégal, la question de l’emballage et du conditionnement des produits alimentaires transformés par les entreprises agroalimentaires est très souvent complexe à résoudre. Entre indisponibilité, coût élevé, manque de qualité et rupture de stock, les transformateurs et transformatrices sont souvent obligés d’opter pour des emballages alimentaires inadaptés. C’est pourtant un secteur porteur qu’il serait important de prendre en charge à l’intérieur du pays (lire rapport). L’impact est évidemment important compte tenu du fait que l’emballage est souvent le premier contact avec le client/consommateur.

Qu’ils soient personnalisés ou standards, Voir les filières,  il existe plusieurs types d’emballages utilisables sur pour les produits liquides ou solides. L’offre en emballage alimentaire est très diverses :

Sachet plastique souple : très demandé au Sénégal pour le conditionnement de l’eau, et des boissons. Il en existe de toute sorte et de toute taille, avec ou sans ouverture facile, avec ou sans revêtement ou multicouche. C’est l’emballage le plus utilisé dans l’agroalimentaire en raison de sa praticité et de son prix relativement bon marché. Au Sénégal il est utilisé pour l’eau, les boissons, les collations…

Sachet plastique emballage jus Sénégal Dakar

Bouteille en plastiques et en verre (PE, PEHD, verre) : pour le conditionnement des sirops, des jus, du lait essentiellement. Ils ont l’avantage d’être assez solide pour protéger l’aliment emballé. 

Bouteille plastique jus Sénégal DakarBouteille plastique jus Sénégal Dakar

Karft : pour les produits secs comme les céréales, les légumineuses, les snacks, le papier kraft est très adapté et est de plus en plus utilisé au Sénégal

papier kraft sac emballage Sénégal Dakar

Aluminium : idéal pour les produits sensibles à la lumière et à l’humidité, les sacs en aluminium protège bien les aliments mais ne permettent pas d’entrevoir les produits à l’intérieur. Cela peut être rédhibitoire pour certains clients.

sac aluminium emballage Sénégal Dakar

 

2025-04-04T23:18:36+00:004 avril 2025|Transformation|0 commentaires

Conserver les légumes plus longtemps

Les légumes sont présents dans notre alimentation, même s’il faut avouer que nous ne les consommons pas toujours. Force est de reconnaître que carotte, chou, aubergine, patate douce, pomme de terre, aubergine amère, courge, navet (surtout !)… finissent souvent dans la poubelle après le déjeuner. Mais bon, là n’est pas le sujet (pas encore).

Nous parlerons plutôt de la conservation des légumes pour éviter les nombreux allers-retours au marché, avoir toujours des légumes frais chez soi et ainsi en consommer plus le soir. En effet, dans les grands marchés de la place, il y a une plus grande variété de légumes et les prix sont plus abordables.

Conservation des Légumes

Plusieurs techniques de conservation sont applicables à nos légumes du Sénégal. Certaines techniques permettent de prolonger la durée de vie des légumes naturellement, tandis que d’autres font usage du froid. Nous allons passer en revue la plupart des légumes que l’on retrouve sur le marché sénégalais :

  • Oignon, ail, patate douce et pomme de terre peuvent se conserver à l’air libre, dans un endroit sec et aéré, à l’abri de la lumière pour éviter la germination. Lorsque les oignons ou les pommes de terre sont humides, il est conseillé de les laisser quelque temps au soleil pour les sécher. La durée de conservation peut être alors de plusieurs mois.
  • Tomates : elles peuvent se conserver quelques jours à l’air libre. Il vaut mieux les acheter peu matures. Si elles sont bien mûres, en revanche, préférez le réfrigérateur. Il suffit de les mettre dans un sachet (sans nouer) et de les placer dans le bac à légumes du réfrigérateur. Cette technique fonctionne aussi très bien avec les concombres, aubergines, choux, carottes, navets, radis et poivrons. La durée de conservation peut être alors d’environ 2 semaines.
  • Haricots verts : ils se conservent mieux congelés. Il suffit de bien les laver, de les équeuter, de les mettre dans un sachet puis au congélateur. Au moment de les préparer, les plonger directement, ainsi congelés, dans l’eau chaude pour les cuire. C’est aussi la même technique pour les courges, le gombo, le manioc, le piment et la betterave. L’oignon et l’ail se congèlent aussi très bien, mais il faut d’abord découper les oignons et piler l’ail. La durée de conservation peut être de plusieurs mois.
  • Herbes aromatiques : la menthe, l’oignon vert, le persil frisé et le persil plat peuvent être conservés dans un bocal contenant de l’eau. En plongeant les tiges dans l’eau, vous leur assurez encore 2 à 3 jours de fraîcheur. Il est aussi possible de les enrouler dans un chiffon humide ou de les sécher (ce qui entraîne par contre une perte d’une partie de leur saveur).

Les Erreurs Courantes à Éviter

  • Mélanger les légumes : certains légumes dégagent de l’humidité ou des gaz qui peuvent accélérer la détérioration des autres.
  • Laisser les légumes humides : l’humidité favorise le développement des moisissures, surtout pour les produits stockés à température ambiante.
  • Congeler certains légumes : les légumes riches en eau, comme la laitue et le concombre, ne supportent pas la congélation.
  • Mettre les légumes directement dans le bac à légumes : pour une plus longue durée de conservation, placez d’abord les légumes dans un sachet.

Avec ces techniques, vous pourrez conserver efficacement vos légumes, limiter les allers-retours au marché et avoir toujours des légumes frais chez vous.

 

2025-04-04T22:39:49+00:003 mars 2025|A savoir, Infos pratiques|0 commentaires

Comprendre les dates inscrites sur les étiquettes alimentaires

Savez vous à quoi correspondent les deux à trois dates qui sont inscrites sur les étiquettes des produits alimentaires? Il faut dire qu’elles sont associées à des sigles qui sont souvent mal compris par les consommateurs. Ces dates sont pourtant essentielles pour garantir la qualité des aliments et la sécurité des consommateurs. Cet article va vous aider à y voir plus clair.

 

Les Différents Types de Dates

Trois types de date peuvent figurer sur les étiquettes des produits alimentaires :

La Date de Production ou Date de Fabrication

Cette date indique le jour où le produit a été fabriqué ou emballé. Elle permet surtout aux fabricants et aux distributeurs de suivre la traçabilité des lots de production. Pour le consommateur cette date n’a pas beaucoup d’intérêt.

La Date Limite de Consommation (DLC)

Cette mention est obligatoire pour les produits hautement périssables. La majorité des produits frais emballés portent cette mention. Après cette date, le produit peut représenter un risque pour la santé et ne doit pas être vendu ni consommé. Elle est précédée du signe « DLC » ou de la mention « à consommer avant le ».  Cette durée est sous la responsabilité du fabricant.

La Date de Durabilité Minimale (DDM)

Contrairement à la DLC, la DDM indique une date au-delà de laquelle le produit peut perdre certaines qualités organoleptiques (goût, texture, couleur), mais reste consommable sans danger pour la santé. Elle s’applique aux produits secs, en conserve ou transformés à longue conservation. Elle est précédée du signe DDM ou DLUO ou de la mention « à consommer de préférence avant le ». Cette date est aussi sous la responsabilité du fabricant.

La Date d’Expiration

Utilisée principalement pour les compléments alimentaires et certains produits médicalisés, elle signale la période pendant laquelle le produit conserve son efficacité et ses propriétés. Elle apparait sous l’abréviation « EXP » suivi de la date.

 

Normes Réglementaires

Au Sénégal

La réglementation sur l’étiquetage alimentaire au Sénégal est encadrée par le Code de l’hygiène et de la sécurité alimentaire. La mise en place de la DLC et de la DDM suit les recommandations internationales et vise à protéger les consommateurs contre les risques sanitaires. Des contrôles sont régulièrement effectués par les autorités sanitaires et de contrôle de la qualité au niveau des fabriquant et dans les commerces.

La règlementation sénégalaise exige d’inscrire la date de fabrication et d’expiration sur les produits.  C’est d’ailleurs un des éléments qui est contrôlé pour l’obtention du numéro FRA

Selon le Codex Alimentarius

Le Codex Alimentarius, une référence mondiale en matière de normes alimentaires, recommande des directives claires pour la détermination des dates de péremption. Il met en avant la distinction entre la DLC et la DDM pour éviter les confusions et favoriser une meilleure gestion des stocks et de la consommation. voir la Norme générale pour l’étiquetage des denrées alimentaires préemballées du Codex alimentarius.

 

Bonnes Pratiques à Adopter

Pour les Fabricants

Le fabricant est responsable de la qualité sanitaire de ses produits. Un consommateur pourrait porter plainte contre l’entreprise s’il estime que le produit n’est pas conforme à ce qui est mentionné sur l’étiquette durant la durée de validité du produit. Le fabricant doit donc :

  • Respecter les réglementations nationales et internationales en matière d’étiquetage.
  • Déterminer la durée de vie de son produit.
  • Indiquer clairement la nature de la date utilisée (DLC, DDM, etc.).
  • Assurer un bon conditionnement.

Pour les Consommateurs

Le consommateur doit s’informer et toujours lire les étiquettes. Cela est d’autant plus vrai qu’au Sénégal, les boutiques de quartier et même les supermarchés vendent parfois les produits au delà de la date de validité soit par cupidité soit par manque de suivi de leur stock. Il faudra donc :

  • Ne pas confondre DLC et DDM : un produit avec une DDM dépassée peut souvent encore être consommé.
  • Conserver les aliments selon les recommandations du fabricant. Ce point est très important car les DLC ou DDM sont calculés dans les conditions énoncées sur l’emballage par le fabriquant. Ainsi, si comme parfois nous le voyons au marché, une boite de tomate concentrée est exposée au soleil d’été sénégalais tous les jours pendant des semaines, il est fort à prévoir qu’elle ne se conservera pas bien.

Ainsi en connaissant la DLC et DDM et en respectant les normes d’étiquetage et les bonnes pratiques de conservation, consommateurs et industriels peuvent contribuer à une meilleure gestion des produits alimentaires transformés disponibles sur le marché.

 

2025-03-03T22:49:42+00:003 mars 2025|A savoir, Infos pratiques|0 commentaires

Les additifs alimentaires

Les additifs alimentaires font aujourd’hui parti de notre quotidien. Que ce soit en tant que transformateur ou consommateur nous y sommes tous confrontés. Il nous faut donc les connaitre et comprendre comment dealer avec eux.

Qu’est-ce qu’un additif alimentaire ?

Un additif alimentaire est une substance ajoutée aux aliments pour améliorer leur conservation, leur texture, leur couleur ou leur goût. Ils peuvent être d’origine naturelle ou synthétique et sont strictement réglementés par des organismes comme l’OMS et le Codex Alimentarius et les instances locales . On les appelle additifs, parce qu’ils ne sont pas essentiels dans la recette de base. Ils sont ajoutés uniquement à des fins technologiques ou sensorielles.

Origine des additifs alimentaires

Les additifs alimentaires sont utilisés depuis l’Antiquité. Le sel et le vinaigre, par exemple, étaient déjà employés pour la conservation. Aujourd’hui, ils sont souvent obtenus par extraction de sources naturelles (comme les colorants végétaux) ou par synthèse chimique en laboratoire.

Les grandes familles d’additifs

Les additifs peuvent être classés en cinq catégories en fonction de leur rôle.

  • Conservateurs : prolongent la durée de vie des aliments (ex : sorbate de potassium E202).
  • Colorants : améliorent l’aspect visuel des produits (ex : curcumine E100 qui donne une couleur jaune orangé).
  • Émulsifiants et stabilisants : assurent la bonne texture des aliments (ex : lécithine de soja E322).
  • Édulcorants : remplacent le sucre tout en apportant du goût sucré (ex : aspartame E951).
  • Antioxydants : empêchent l’oxydation des aliments (ex : acide ascorbique E300).

Certains additifs sont très fréquemment présents dans les aliments transformés du commerce. Ils sont inoffensifs et améliorent la qualité des aliments. On peut citer par exemple :

  • Acide ascorbique (E300) : antioxydant naturel qui améliore la conservation. On le retrouve dans les boissons par exemple
  • Lécithine de soja (E322) : émulsifiant naturel utilisé dans le chocolat ou dans la mayonnaise.
  • Pectine (E440) : gélifiant naturel utilisé dans les confitures.

D’autres additifs par contre sont à surveiller voir à bannir parce qu’ils sont soupçonnés d’être cancérigènes, allergéniques ou d’avoir d’autres effets néfastes pour la santé. Parmi eux les plus contestés sont :

  • Nitrites et nitrates (E249-E252) : utilisés dans la charcuterie, mais suspectés d’être cancérogènes en grande quantité.
  • Glutamate monosodique (E621) : exhausteur de goût controversé. Nos fameux saf safeul en contiennent beaucoup
  • Colorants artificiels (ex : E102, E110, E129)

Comment utiliser les additifs alimentaires ?

En tant qu’acteur de la transformation agroalimentaire, il convient de faire très attention dans l’utilisation des additifs alimentaires. L’objectif est de les utiliser à bon escient pour optimiser la qualité des produits tout en respectant la santé des consommateurs. Il faut donc les choisir avec soin et respecter les consignes d’utilisation qui leurs sont propres. De manière générale il faut :

  • Respecter les doses maximales autorisées.
  • Privilégier les additifs d’origine naturelle.
  • Vérifier la réglementation en vigueur selon le pays.

Certains industriels utilisent des additifs en excès pour masquer la mauvaise qualité des ingrédients de base. Il est donc essentiel en tant que consommateur de bien lire les étiquettes et de privilégier des produits contenant des additifs reconnus comme sûrs.

Pour aller plus loin

2025-03-01T23:09:01+00:001 mars 2025|Infos pratiques, Transformation|0 commentaires

Fabrication du Lait Fermenté

Qu’est-ce que le lait fermenté ?

Le lait fermenté est une boisson consommée depuis des millénaires à travers le monde. Chaque peuple a sa propre manière de le produire et de le consommer.

Un lait est dit fermenté lorsqu’il change d’état sous l’action des micro-organismes (bactéries lactiques spécifiques). En effet, l’acide lactique produite par les bactéries déstructure les protéines du lait, modifiant ainsi sa texture. D’autres composés sont également synthétisés, influençant son odeur, sa couleur, etc. Le lait fermenté ainsi obtenu a une acidité plus élevée, ce qui en fait un milieu plus austère pour la plupart des bactéries nuisibles. Cela lui confère une meilleure conservation que le lait cru.

La fermentation est un processus naturel qui peut être induit ou modifié selon les objectifs recherchés. Par exemple, on peut le rendre plus ou moins acide, plus ou moins onctueux, plus ou moins ferme, et améliorer son odeur ou sa couleur.

Au Sénégal, il est communément appelé lait caillé (sow en wolof). Traditionnellement, le lait de vache fraîchement trait caille naturellement dans des ustensiles traditionnels contenant ces micro-organismes qui transforment le lait en lait caillé.

Aujourd’hui, le lait fermenté est aussi fabriqué à partir de lait en poudre reconstitué (lait en poudre + eau), auquel on ajoute du yaourt du commerce ou des ferments lactiques lyophilisés (sachets de ferments).

Selon le type de ferment utilisé, le lait fermenté obtenu sera différent.

Fabrication de Lait Fermenté

Filtration : Le lait cru ou le lait en poudre reconstitué est filtré pour retirer tous les corps étrangers. Notez qu’il est important de s’assurer de la bonne qualité du lait cru par un contrôle avant toute transformation.

Sucrage (facultatif) : ajout de sucre selon les proportion souhaitée.

Filtration : il est nécessaire de filtrer à nouveau compte tenu du fait que le sucre peut contenir des corps étrangers.

Chauffage/pasteurisation : Le lait est chauffé entre 40°C et 90°C selon le type de produit souhaité. Une pasteurisation autour de 90°C permet de détruire les bactéries indésirables.

Refroidissement : Le lait est refroidi entre 35°C et 45°C. Sans cela, les ferments risquent d’être détruits.

Ensemencement avec les ferments : Une fois le lait refroidi, des ferments lactiques (ou le yaourt) sont ajoutés. Ils sont essentiels pour déclencher la fermentation.

Fermentation : Le mélange est ensuite maintenu à une température constante entre 35°C et 45°C pendant 4 à 12 heures, en fonction du type de lait fermenté souhaité. Plus la fermentation est longue, plus le produit sera acide et épais.

Brassage (facultatif) : Le lait fermenté est mélangé au fouet ou à la machine.

Conditionnement (facultatif) : Le lait fermenté est mis en sachet ou en pot.

Stockage : Les produits sont mis au frais entre 4°C et 8°C.

 

Voir le Diagramme de fabrication du lait caillé

 

2025-03-01T16:49:13+00:001 mars 2025|Infos pratiques, Transformation|0 commentaires

Autorisation FRA

L’autorisation de fabrication et de mise en vente communément appelé (numéro FRA, FRA ou autorisation FRA) autorise la fabrication, la transformation et le conditionnement et la mise en vente de tous produits destinés à l’alimentation humaine ou animale au Sénégal. Cette autorisation relève du Ministère du Commerce et plus précisément de la Direction du Commerce Intérieur par le biais de la Division de la Consommation et de la Sécurité des Consommateurs.

Pour obtenir le FRA, il faut constituer et déposer un dossier auprès de la Division de la Consommation et de la Sécurité des Consommateurs (DCSC) dont les bureaux sont situés dans un des bâtiments du Camp Lat Dior (Ex).

La composition du dossier

Il s’agit de soumettre à l’administration du commerce une demande d’autorisation de fabrication et de mise à la consommation adressée au chef de division. Il doit être précisé dans la demande la nature du ou des produits objets de la demande, le type d’emballage utilisé ainsi que les différents conditionnements.

La demande doit être accompagnée de :

  • 4 échantillons du produit aux fins d’analyses ;
  • La maquette d’étiquette et/ou de l’emballage (en papier) ;
  • du certificat d’analyses du produit ;
  • du certificat d’inscription au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier ;
  • du statut (personne morale)
  • du process de fabrication, le cas échéant

Etude de la Demande

La demande d’autorisation de fabrication et de mise sur le marché va subir la procédure suivante :

  • une examen des maquettes d’étiquette ou d’emballage accompagnant la demande d’autorisation aux fins de conformité avec les mentions réglementaires ;
  • une phase d’analyse des échantillons par un laboratoire agrée par le Ministère ;
  • une inspection des locaux par les agents de la DCSC et ceux des services extérieurs sur l’ensemble du territoire ;

L’autorisation n’est délivrée que lorsque :

  • le produit satisfait aux critères d’innocuité (qualité microbiologique et chimique satisfaisante ou conforme aux normes)
  • l’étiquetage du produit ainsi que l’emballage sont conformes aux exigences réglementaires
  • le local de fabrication et les employés répondent aux normes en matière d’hygiène et de salubrité

L’autorisation est délivrée suivant un code. Exemple : 999/2009/FRA

Validité de l’autorisation FRA

L’autorisation FRA est valable au Sénégal et constitue le cas échéant une exigence pour l’obtention du certificat d’origine à l’exportation.

Elle est remise en cause en cas de constat d’innocuité ou de non-conformité du produit avec les spécifications enregistrées.

Tout changement dans la composition du produit requiert la formulation d’une nouvelle demande d’autorisation.

L’administration doit obligatoirement être informée de tout changement dans l’étiquetage ou dans le conditionnement du produit. Il en est de même en cas de changement d’adresse du lieu de fabrication ou de cession de l’unité de production à un nouveau propriétaire.

Cout de l’autorisation FRA

Le demandeur d’une autorisation doit s’acquitter de certains frais relatifs exclusivement aux analyses microbiologiques et/ou chimiques du produit.

Le montant de ces analyses varie en fonction des tarifs fixés par le laboratoire, de la nature du produit et de la complexité des analyses demandées. A titre indication, d’après nos expériences, il faut compter entre 30 000 et 50 000 FCFA pour les analyses.

Le paiement des frais d’analyses intervient soit au dépôt de la demande ou à la sortie des résultats d’analyses. Une quittance du Trésor ou une facture établie par le laboratoire attestant du montant acquitté est délivrée.

Pré requis

  1. Pour garantir un niveau d’hygiène et de salubrité acceptable, l’entreprise doit mettre l’accent sur 5 éléments (Principes généraux d’hygiène alimentaires. CAC/RCP 1-1969, Rév.4- 2003) :
  • Les conditions de conservation de la matière première(respect des barèmes de conservation, rangement des produits, etc.)
  • Les méthodes de travail qui doivent respecter les normes alimentaires (respect de la marche en avant, respect des barèmes de préparation, etc.)
  • Une bonne hygiène de la main d’œuvre(tenue de travail, lavage des mains, bonne santé sanitaire, etc.)
  • Le matériel adéquat à l’activité (nature et état d’entretien, etc.)
  • Le milieu de travail qui doit être conforme aux normes (spacieux, alimenté en eau, exempts de contaminants).
  1. le respect des normes d’étiquetage (Décret 68-507 du 7 mai 1968 et Norme codex pour l’étiquetage des denrées alimentaires préemballées CODEX STAN 1-1985 – Rév. 1-1991)

Emballage

L’ emballage contenant le produit ou l’étiquette y apposée doit porter de façon visible et lisible les mentions suivantes :

  • la nature du produit
  • la composition du produit
  • le nom et l’adresse du fabricant
  • le poids ou le volume
  • la marque (éventuellement)
  • la date de fabrication et d’expiration
  • le numéro d’autorisation FRA (ex : Aut.___/2007/FRA)

NB : est interdit toute indication ou tout signe susceptible de créer dans l’esprit de l’acheteur une confusion sur la nature, le volume ou le poids, sur les qualités substantielles du produit mis en vente, ou sur l’origine du produit (article 7 du décret 68-507).


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2025-03-03T18:09:01+00:0020 octobre 2010|A savoir, Infos pratiques|15 commentaires
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